La finalisation d’un manuscrit oblige à faire des choix parfois douloureux comme supprimer des paragraphes. Je vous propose donc ci-dessous un huitième et dernier passage rejeté.
La notion judéo-chrétienne de personne, comme être unique au destin singulier est étrangère au bouddhisme, religion à la doctrine cohérente s’il en est, qui ne voit en chaque être qu’un croisement temporaire de faisceaux d’énergie. Ainsi les désirs ou la volonté d’un individu comptent peu. A la fin d’un après-midi pluvieux l’agent d’accueil du bureau de poste de Phnum Pénh m’indiqua la direction du guichet qui devait être destiné au retrait d’argent transféré. Malheureusement il s’avéra très vite qui s’agissait plutôt du guichet de retrait des colis. En réalité l’agent n’avait pas écouté la question. A en juger par mon nez pointu (d’occidental) il était bien évident que le guichet qui me servirait serait celui des colis puisque seuls les nez empâtés sont destinataires de transferts d’argent. Bref, peu importait mon attente personnelle, celle qui comptait était plutôt celle de mon groupe d’appartenance comme l’agent se l’imaginait.
Extrait du manuscrit