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La cité

Nécessité d’un renouvellement

Je choisis de voir dans ce changement forcé de cité ouvrière un appel du coude du Seigneur : « Renouvelle ton zèle apostolique auprès des ouvriers de la confection textile. »

Studio 76 avant
Studio 76 après

8 jours avant la date supposée de la destruction des studios de notre allée, j’ai fait le tour de 8 cités ouvrières et j’ai réservé le seul studio encore disponible 🏚 J’avais eu l’occasion de prendre un studio plus grand, au loyer moins élevé et neuf mais un malencontreux concours de circonstances m’a fait rater cette opportunité. J’ai donc choisi la cité du mécanicien Panha tout comme les occupants des 3 habitations voisines de la mienne dans la cité aux toits bleus ! Et au-delà d’eux, cet ensemble locatif est truffé d’anciens des toits bleus à commencer par la mandataire du propriétaire ! Je vais devoir m’acquitter d’un loyer 2 fois plus élevé mais le logement est plus lumineux.

Je me souviens de la construction de la cité ouvrière. C’était en 2016. Il y avait un étang où les commerçants du marché jetaient leurs ordures. Il a été remblayé. L’ensemble compte 71 studios contre 845 aux toits bleus. Il est située juste à l’extérieur du parc industriel. Elle le jouxte. D’entrée à entrée, elle est à 200 m de mon ancienne cité ; de studio à studio 700 m ; à vol d’oiseau 500 m.
En parlant d’animal, depuis mon nouveau chez moi, j’entends régulièrement crier un gecko. 
Comme j’ai travaillé brièvement il y a 20 ans dans la signalétique, j’ai refais mon studio en y collant du vinyle adhésif : 6 couleurs différentes en respectant une symétrie. Les salles de classe 🏫 sont souvent peintes en couleurs chatoyantes. Un homme est passé chez moi. Il voulait inscrire sa fille dans mon école…

Mon ancien studio était 1 m plus bas que le niveau de la chaussée, le nouveau est 1 m plus haut. Nous ne sommes donc jamais inondés et ça change la vie.
A moins d’1 hm, il y a un pilote avec des relais de télécommunication. Nos téléphones captent beaucoup mieux le réseau téléphonique. Ma connexion à internet est plus rapide.
Depuis plusieurs années, les vendeurs ambulants extérieurs à la cité, n’étaient plus autorisés à pénétrer dans les toits bleus. Dans ma nouvelles cités, j’en retrouve certains. Ils sont nombreux et circulent toutes la journée durant. Je n’ai quasiment plus besoin d’aller au marché.
Je ne saurais expliquer pourquoi mais que constate que la poussière s’accumule bien moins vite.
Autre mystère, il n’y a pas de service d’hygiène et pourtant les allées me paraissent plus propres !
Si je compare mon nouveau logement à l’ancien, je dispose de 2 fois plus de blocs prises interrupteur et de robinets d’eau. J’ai même un pommeau de douche et je découvre que ça me fait économiser de l’eau.

En revanche l’évacuation des toilettes est médiocre et je dois y verser plus d’eau.
La superficie est de 23,78 m2 soit 4 m2 de moins pour vivre et travailler. C’est surtout la mezzanine qui est beaucoup plus petite. L’escalier prend peu de place puisque c’est une échelle.
Le toit est plus bas d’un bon mètre. La tôle n’est pas recouverte d’isolant et la chaleur est torride 🥵 Quand il pleut, l’impacte des gouttes de pluie résonne tellement sur la tôle nue qu’il n’est pas possible de tenir une conversation avec quelqu’un à côté de soi.
Les mouches sont relativement nombreuses.
Il y a un portail d’entrée mais le propriétaire n’en fourni pas la clé. Il ne fournit pas non plus de service de gardiennage tant et si bien qu’il est impossible d’entrer ou sortir entre 22h30 et 4h sauf cas d’urgence ! Malheureusement, sortir courir n’est pas considéré comme un cas d’urgence.

Je retourne toujours dans la cité aux toits bleus de temps en temps, ne serait-ce que pour faire laver mon linge puisque qu’il n’y a pas plus proche. Mais c’est en priorité dans ma nouvelle cité que je vais m’attacher à accueillir le Règne de Dieu en exprimant à ses occupants combien ils valent. Dès que j’aurai terminé les travaux, ma priorité sera d’entretenir ou de tisser des liens avec mes anciens voisins des toits bleus, avec les autres que je connais déjà puis avec les voisins les plus proches.

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14 ans de loyer

Hier, je quittai définitivement mon studio dont les travaux de destruction débuteront aujourd’hui-même. Cette semaine, mercredi 5 juillet, ce sera le jour anniversaire de mon arrivée dans cette cité ouvrière.

168 mois de loyer

5 juillet 2009. Retour dans cette cité ouvrière enfermée entre quatre murs, un peu comme la palissade du village d’Astérix mais à plus de dix-mille kilomètres de distance. Une visite quatre ans plus tôt, dans le cadre de ma mission de volontariat, m’avait marqué. Une pensée m’avait alors traversé l’esprit : « Pour des habitations destinées à des travailleurs, c’est assez spacieux. » Nous sommes un dimanche, jour de repos et de fête pour les chrétiens. Selon moi, il ne s’agit pas un hasard. Sur huit cent quarante-cinq studios, un seul est disponible. Non pas deux, cinq ou dix ; un seul. D’habitude, les colocataires se renouvellent sans cesse. Ils se relaient, ce qui a pour effet de ne jamais laisser de location libre. Ce sera donc celui-là. Comme s’il m’attendait. « Il vous précède en Galilée. » (Matthieu 28, 10) annonçait l’ange aux femmes qui cherchaient le corps de Jésus crucifié.

Extrait du livre