J’ai interrogé cette fille. Abandonnée par son père, elle aide sa mère en vendant des pâtisseries aux habitants de la cité après les classes.
La fille aînée de Nhan m’adopta immédiatement. Rien d’étonnant : son père était parti travailler en Thaïlande depuis presque trois mois. Il s’agit d’une réalité que de nombreuses familles dans le besoin connaissent. Lors de l’arrêt sa fille cadette qui savait à peine parler hérita d’un paquet de biscuits apéritifs. Bunnhan lui dit de partager avec un garçonnet assis en face d’elle. Et c’est ainsi que tous petits les enfants des pauvres apprennent à partager. Ceci induit un sens de la propriété différent du sens occidental de la propriété. Pour les Khmers la notion de propriété a un sens plus collectif, moins possessif et individuel.
Extrait du livre