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La cité

La cité (9)

Peu de temps après mon installation dans la cité aux toits bleus, j’ai tourné une courte vidéo pour la présenter.

Visite guidée

Les habitations, à l’exception de celles prévues pour les commerçants, sont toutes les mêmes, alignées en barres sans étage. La pièce principale est surmontée d’une mezzanine en kŏngplaké (du français contre-plaqué) pour presque la moitié de sa superficie. Un escalier métallique quasiment vertical y donne accès. La minuscule salle de bain à l’italienne dispose de toilettes et d’un robinet d’eau froide. Les murs, à la surface irrégulière, sont enduits de simâng (du français ciment). Des carreaux de carrelage gris de quarante centimètres de côté ornent le sol. Les tôles du toit sont pourvues à l’intérieur d’une mousse censée isoler de la chaleur. Une fenêtre sans vitre mais avec barreaux et volets donne sur l’allée. En plus de la porte de devant sans serrure, une seconde porte permet de sortir par l’arrière. Un boîtier muni d’une pri (du français prise) de courant regroupe deux kŏngtăk (du français contact, interrupteur) qui commandent les âmpul (du français ampoule, signifiant aussi tube à néon) de la pièce principale et de la salle d’eau. Le tout est grossièrement peint en gris.

Extrait du livre

Par Yann D

Le choix de Yann DEFOND pour la vie en tant que fils d’ouvrier et chrétien est de partager l’existence des travailleurs qui habitent le plus grand quartier ouvrier du Cambodge en solidarité. Il a d’ailleurs lui-même travaillé en usine, dans l’industrie graphique, en France, son pays natal.
Son témoignage en cours d'écriture relate donc ce qu’il peut observer auprès des jeunes femmes qui cousent jour après jour bon nombre des vêtements que portent les européens. Quelques réflexions et autres notices autobiographiques agrémentent ce texte dans lequel il évite humblement d’employer le pronom personnel sujet de la première personne du singulier pour parler de lui.

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