La finalisation d’un manuscrit oblige à faire des choix parfois douloureux comme supprimer des paragraphes. Je vous propose donc ci-dessous un septième passage rejeté.
On observe grossièrement que le bien commun est plus recherché dans les pays du Nord que dans les pays du Sud. En Asie du Sud-Est, une personne bénéficie peu du souci de l’intérêt collectif que portent les membres de la société autour d’elle. En même temps, aucune pression sociale n’exige d’elle un comportement différent de celui des autres. En Europe, une pression plus forte s’exerce sur les personnes pour qu’elles se soucient du bien commun. En même temps, elles bénéficient de ce souci que portent les membres de la société autour d’elles. Un ressortissant du Sud-Est asiatique qui vivra en Europe trouvera probablement pénible de devoir se préoccuper de l’intérêt collectif. Pourtant, il tirera un bénéfice du fait de ne pas être seul à adopter ce comportement. Un ressortissant européen en Asie du Sud-Est trouvera pénible de subir les effets d’un faible souci global du bien commun. Et cela sera d’autant plus vrai si son profil psychologique offre la particularité de le pousser à placer, de manière accrue, l’intérêt de tous au dessus du sien. Concrètement, il sera beaucoup plus victime d’accidents en tout genre qu’il en provoquera lui-même. Il devra alors se rappeler les mots de saint Pierre : « Ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des autres, comme de bons gérants de la grâce de Dieu sous toutes ses formes : si quelqu’un a le don de parler, qu’il dise la parole de Dieu ; s’il a le don du service, qu’il s’en acquitte avec la force que Dieu communique. » (1 Pierre 4, 10-11).
Extrait du manuscrit