Pour organiser le manuscrit, j’ai classé les paragraphes selon un plan « voir, juger, agir ». La personne qui m’accompagnait dans l’écriture m’a alors suggéré d’ajouter des notices biographiques de façon à ce que les lecteurs comprennent mieux mon point de vue. J’étais bien embêté car cela modifiait l’orientation de départ du texte…
Un après-midi de début 2005 un des apprentis d’un foyer de Caritas avec lesquels nous lancions la révision de vie (méthode de réflexion sur sa vie autour d’un texte d’évangile) vint me voir là où on m’employait comme coopérant : au Centre Culturel Catholique Cambodgien. Il voulait me dire au revoir avant de partir travailler chez le voisin siamois avec un visa touristique de trois mois… Il a bien fait puisqu’il est reparti avec un nouveau testament de poche.
Extrait du livre
Très vite après le terme de son voyage sa mère n’eut plus de nouvelles. Une demi-année plus tard, comme on dit en Khmer, il refit surface à Phnom Penh. Mais il était devenu difficile d’avoir une conversation avec lui… Et mon temps était venu, il me fallait retourner en France. A mon retour près de quatre ans après, sa mère me mena dans un centre de désintoxication où il séjournait depuis plusieurs années sans véritable suivi semblait-il. Le fait qu’un gardien ferme à clé le bâtiment où il faisait la sieste avec ses camarades, le barbelé tout en haut les murs d’enceinte, faisait plus penser à une prison qu’à un centre de désintoxication.